Les modèles de langage à grande échelle (LLM) : histoire d'une révolution linguistique

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Les modèles de langage à grande échelle (LLM) sont au cœur de l’intelligence artificielle moderne. Mais comment fonctionnent-ils exactement ? Plongeons dans l’histoire et les mécanismes de ces outils fascinants.

Modèles de langage à grand échelle : un peu d’histoire, de Chomsky aux bases de données…

Pour bien comprendre les avancées à l’origine des modèles de langage à grande échelle, commençons par une plongée dans les années 1950. C’est dans cette décennie que le linguiste Noam Chomsky a effectivement révolutionné notre compréhension du langage en proposant l’idée d’une « grammaire universelle ». Selon lui, les humains possèdent une capacité innée à acquérir et utiliser le langage, basée sur des structures grammaticales communes à toutes les langues.

Cependant, cette approche théorique s’est heurtée à des difficultés pratiques lorsqu’il s’est agi de créer des systèmes informatiques capables de comprendre et générer du langage naturel. Face à ces défis, une approche alternative a émergé : l’utilisation de vastes bases de données linguistiques.

Un exemple notable de cette approche est le projet TERMIUM Plus du gouvernement canadien. Lancé dans les années 1970, ce projet visait à créer une base de données terminologique multilingue pour faciliter la traduction et la communication entre les langues officielles du Canada. Bien que puissante, cette méthode basée sur des règles et des bases de données avait ses limites en termes de flexibilité et d’adaptabilité.

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L’avènement des réseaux de neurones

C’est là qu’entrent en jeu les réseaux de neurones artificiels. Inspirés du fonctionnement du cerveau humain, ces systèmes sont composés de « neurones » interconnectés organisés en couches. Chaque neurone reçoit des informations, les traite et transmet le résultat aux neurones suivants.

L’avantage majeur des réseaux de neurones réside dans leur capacité d’apprentissage. Au lieu d’être programmés avec des règles rigides, ils « apprennent » à partir de vastes quantités de données. Dans le cas des LLM, ces données sont des textes provenant de diverses sources : livres, articles, sites web, etc.

Pendant la phase d’entraînement, le réseau ajuste progressivement les connexions entre ses neurones pour mieux prédire les mots suivants dans une séquence donnée. Ce processus permet au modèle de capturer des motifs linguistiques complexes, des nuances sémantiques et même des connaissances contextuelles.

Pourquoi les réseaux de neurones sont-ils si efficaces pour les modèles de langage à grande échelle – LLM ?

Pour être très synthétique, on pourrait résumer ainsi :

1. Flexibilité : ils s’adaptent à différents styles, registres et domaines linguistiques.
2. Généralisation : ils appliquent ce qu’ils ont appris à de nouvelles situations.
3. Gestion de l’ambiguïté : ils gèrent les subtilités et les multiples interprétations du langage naturel.
4. Évolutivité : ils continuent à s’améliorer avec plus de données et de puissance de calcul.

L’approche vectorielle : donner du sens aux mots

Une des innovations clés des LLM modernes est l’utilisation de représentations vectorielles des mots et des concepts. Dans ce système, chaque mot est représenté par un vecteur (une liste de nombres) dans un espace multidimensionnel. Les mots ayant des significations similaires se retrouvent proches les uns des autres dans cet espace.

Cette approche permet des opérations mathématiques fascinantes sur le sens des mots. Prenons l’exemple cité : si nous soustrayons le vecteur de « Espagne » de celui de « Madrid », puis ajoutons le vecteur de « France », nous obtenons un résultat proche du vecteur de « Paris ». Le modèle a ainsi « compris » la relation entre pays et capitales !

D’autres applications de cette approche vectorielle incluent :

– La recherche sémantique : trouver des documents pertinents même s’ils ne contiennent pas exactement les mots-clés recherchés.
– L’analyse de sentiment : comprendre la tonalité émotionnelle d’un texte.
– La traduction automatique : capturer le sens plutôt que de traduire mot à mot.

 

A l’arrivée ? Les modèles de langage à grande échelle – LLM représentent une avancée majeure dans le traitement du langage naturel

En combinant l’apprentissage statistique des réseaux de neurones avec les représentations vectorielles du sens, ils offrent une compréhension et une génération du langage d’une qualité sans précédent.

>> Pour aller plus loin, consultez notre petit lexique dédié à la terminologie de l’IA générative

Il est important de noter que ces systèmes ont aussi leurs limites. Ils peuvent parfois produire des résultats incohérents ou biaisés, et leur fonctionnement « boîte noire » soulève des questions éthiques. Néanmoins, leur potentiel est immense, ouvrant la voie à de nouvelles formes d’interaction entre l’homme et la machine…

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